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La durabilité chimique du verre

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Quand on travaille le verre, on pense d’abord à sa beauté et sa brillance. Mais au-delà de l’esthétique, il existe une autre dimension essentielle : la durabilité chimique du verre, c’est-à-dire sa capacité à résister à l’action du temps, de l’eau et de l’air. Comprendre ce phénomène est utile aussi bien pour un artisan verrier que pour un industriel, car il conditionne la conservation des pièces, qu’il s’agisse de vitraux, de verrerie de table ou de produits techniques.

Qu’entend-on par « durabilité chimique » ?

Le verre est un matériau amorphe, dont la structure est très stable mais peut-être sensible à son environnement.

  • La durabilité chimique signifie la résistance du verre face aux attaques extérieures, comme l’humidité, les pluies acides, ou encore certains produits chimiques.
  • Plus un verre est chimiquement durable, plus il garde son éclat, sa transparence et ses propriétés fonctionnelles, même après des décennies.
  • À l’inverse, un verre peu durable peut se ternir, se piquer ou se couvrir d’un voile blanchâtre avec le temps.

Comment le verre s’altère-t-il chimiquement ?

L’altération chimique du verre se produit principalement au contact de l’eau (y compris l’humidité de l’air). On distingue plusieurs étapes :

  1. Échange ionique : les ions alcalins (comme le sodium ou le potassium) présents dans le verre peuvent être remplacés par des ions hydrogène de l’eau.
  2. Hydrolyse du réseau : les liaisons entre silicium et oxygène (Si–O–Si), qui forment le squelette du verre, peuvent être progressivement rompues. Le verre est modifié en surface.

C’est ce qui amène à diverses conséquences dont des défauts visibles à l’œil, comme un voile ou une perte de brillance. Un exemple du quotidien illustre bien ce phénomène : les verres qui sortent du lave-vaisselle avec un voile blanc. Ce n’est pas seulement du calcaire, mais aussi une véritable attaque chimique : la chaleur et les détergents accélèrent l’échange ionique et fragilisent la surface du verre. Résultat : une opacification progressive qui ne disparaît pas toujours au nettoyage.

Pourquoi tous les verres ne vieillissent-ils pas de la même façon ?

La composition du verre joue un rôle majeur.

  • Un verre riche en silice (comme le verre borosilicaté, utilisé en laboratoire) est très résistant.
  • Un verre silico-sodo-calcique (le plus courant, utilisé pour les vitres et bouteilles) est durable, mais un peu plus sensible à l’humidité et aux détergents.
  • Les verres anciens, souvent plus riches en alcalins, sont donc plus vulnérables.

Mais la composition ne fait pas tout :

  • L’environnement d’exposition (extérieur, humidité, pollution) accélère ou ralentit l’altération.
  • Les conditions de stockage sont cruciales, notamment pour les industriels. Par exemple, un verre stocké longtemps dans un entrepôt humide peut déjà commencer à développer une fine couche altérée, même avant son utilisation finale.
Échantillon de vitrail altéré, utilisé pour étude et analyse dans le projet Vitrajet, développé par l’équipe R&D du Cerfav

De l’artisanat à l’industrie : que retenir ?

Que l’on fabrique une pièce unique ou des millions de flacons, la question est la même : comment garantir la stabilité chimique du verre dans le temps ?

  • Le choix de la composition et des traitements de surface est essentiel.
  • Le contrôle des conditions de stockage et d’exposition permet de limiter les risques d’altération.

Étudier la durabilité et analyser les défauts

La durabilité chimique du verre peut être étudiée. Des tests en laboratoire permettent de mesurer la résistance d’un verre à l’eau, aux variations de pH ou à la température. De la même façon, des défauts observés (voile, irisations, piqûres) peuvent être analysés pour en identifier la cause.

Ainsi, qu’il s’agisse de préserver des vitraux anciens ou de garantir la qualité d’une verrerie de table, il est toujours possible d’anticiper, comprendre et améliorer la résistance chimique du verre.


Le Cerfav a développé le projet Vitrajet, qui a pour but de développer une nouvelle technique de décapage de surface appliquée au matériau verre et de formuler une solution de protection pour éviter de nouvelles altérations.

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